Le château des Carpathes - Jules Verne - LGF - 1966

Un roman de Jules Verne, datant de 1892, édition de la LGF.

SUJET : Voici un petit village, perdu quelque part dans les Balkans. Juste à côté, sur un plateau, se dresse la silhouette d’un château, le château des Carpathes. Il est abandonné et désert depuis des années. Du moins le croyait-on. Or, un jour, un berger aperçoit une fumée qui sort du donjon. Stupéfaction au village : qui se trouve dans le château ? Des humains, ou des fantômes ? Personne n’ose aller voir, par peur. Finalement, un forestier et le docteur se dévouent et s’y rendent. C’est pour être « accueillis » par des phénomènes étranges et effrayants. Que se passe-t-il donc dans ce château ? Justement, le village reçoit la visite de deux voyageurs qui s’installent à l’auberge. Et s’ils possédaient, involontairement, la clé de l’énigme ?

MON AVIS : Je sais ce que vous allez me dire : Jules Verne n’a pas besoin de moi pour se faire de la promo. Heureusement pour lui, car ce n’est pas un modeste et anonyme blog qui va lui en apporter. Mais bon, j’aime beaucoup cet écrivain, j’aime le lire et le relire. Pourquoi ne pas faire un petit article là-dessus ? Le monde ne s’en portera ni mieux, ni plus mal.

Nous connaissons tous Jules Verne. Pour ses romans inspirés par les découvertes scientifiques de son époque. Or, nous ouvrons celui-ci et nous demeurons surpris. Une histoire de château abandonné et de fantômes. Une histoire fantastique. Nous voilà bien perplexes : Jules Verne a donc fait du fantastique ? On ne s’y attendait pas forcément. En fait, l’étonnement, quoique légitime, ne durera pas longtemps. En effet, le grand Jules nous informe dès le départ qu’il ne croit absolument pas aux apparitions surnaturelles. Nous sommes donc fixés d’entrée et nous savons à l’avance qu’il n’y aura rien de paranormal dans le récit qui va suivre. Avouons-le, cela retire une bonne part de suspense à l’histoire.

N’allez pas croire que je parle par déception. Le roman est absolument passionnant. C’est du Jules Verne. J’ai déjà signalé, et déploré, cette injustice qui fait qu’on l’admire pour son imagination, et qu’on oublie de signaler qu’il avait d’abord du talent, qu’il était d’abord un grand écrivain. C’est ce qu’on redécouvre à chaque relecture. Ici encore.

Bien sûr, nous parlons d’un auteur du XIX° siècle. Une époque différente, une consommation différente. Verne nous assène des pages entières pour décrire la géographie, le contexte social et politique des Balkans. Et quelques autres pour nous expliquer des phénomènes un peu plus technologiques. Pour le comble, le héros, le protagoniste de l’histoire, le fameux comte de Telek, ne fait son apparition qu’au bout d’une centaine de pages ! Il va de soi qu’aucun écrivain d’aujourd’hui ne pourrait se permettre ces « fantaisies ».

Vous me direz que ce sont des détails sans importance. Vous aurez raison. C’est un plaisir de retrouver Jules Verne, et son style si reconnaissable. Il alterne les scènes les plus angoissantes et les passages divertissants. Cela nous vaut une galerie de personnages amusants et attachants. Verne ne se fait aucune illusion sur les humains, mais il leur maintient sa bienveillance. Ensuite vient le suspense, le mystère. Pour ça, le grand Jules ne craint personne.

Bon, ce château des Carpathes représente une surprise dans l’œuvre de Verne, mais une surprise agréable. Je ne regrette pas la lecture. À partir de maintenant, ce château, ce donjon dressé sur un plateau, resteront dans ma mémoire.

Comments

[Elisabeth]

Je n'ai pas lu ce livre. Par contre j'ai reçu pour mes 12 ans, de la part du frère de mon grand père paternel, Cinq Semaines en Ballon de Jules Verne, dans la même édition. Je l'ai d'ailleurs lu plusieurs fois.