Journal d'un retraité
Je m'inquiéte. En effet, ma douleur au pied s'est réveillée. Grave, car je dois bien marcher. En plus, j'ai vu que la chaussure commence à s'abimer. Cela m'embête : je devrai changer de souliers. Or, les nouveaux s'adapteront-ils aussi bien à la semelle orthopédique ? Je n'en sais rien et j'angoisse. Une angoisse de plus. Ce serait terrible de retrouver la douleur à chaque fois que je pose le pied par terre.
Pourtant, cette foutue angoisse, je la combats. Sans tomber dans le pathétique, je fais des efforts pour me laver, me raser, me choyer. Bref, pour rester "présentable", selon l'expression qu'on emploie. Je sens que ça aide pour repousser la dépression.
Ensuite, j'essaye de retrouver les habitudes de ma jeunesse. J'éteins la télé et je passe la soirée avec la radio. L'avantage est que je garde les mains libres, que je suis plus disponible. J'espère que ça favorisera mon redémarrage.
Lequel s'avère dur. Je n'ai aucune nouvelle des ateliers d'écriture. D'ailleurs, je n'ai aucune nouvelle de personne. Hier, j'ai téléphoné à la maison et j'ai appris que maman avait fait un nouvel AVC. Rien de grave, mais ils auraient pu m'informer. Ainsi va le bateau.