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Le Blogue de Manuel Ruiz
11 octobre 2020

Les yeux braqués - Marc Agapit - Fleuve Noir - Collection Angoisse - 1965

 

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Un roman de la collection Angoisse, écrit par Marc Agapit, et datant de 1965.

THÈME : Urbain et Anna Dacier sont un couple qui vit dans un château des Alpes, et qui possède une usine. Tout pour être heureux, apparemment. Jusqu’au jour où Anna Dacier commence à avoir des hallucinations : elle aperçoit des yeux braqués sur elle, et qui la regardent fixement. Elle consulte un oculiste et un psychiatre, sans trop de succès. Quant à Urbain Dacier, il tombe mystérieusement malade et s’affaiblit peu à peu. Cette situation énigmatique va s’empirer inexorablement, d’autant qu’un troisième personnage se présente : Sylvestre Lacroix, associé d’Urbain, et dont le rôle se révélera aggravant. Une spirale ténébreuse dont le nœud se trouve peut-être dans le sous-sol de l’étrange château.

MON AVIS : Nous connaissons déjà Marc Agapit, car nous avons ici même chroniqué son livre « Le temps des miracles », mémorable ouvrage du genre fantastique. Un des meilleurs auteurs de la collection Fleuve Noir des années 60, sans doute sous-estimé à l’époque, comme d’autres, et qu’il nous plaît d’exhumer, de temps en temps. C’est lui qui signe « Les yeux braqués ». En toute franchise, je l’ai trouvé inférieur au « Temps des miracles », mais répétons que ce dernier était exceptionnel.

Lire des vieux bouquins est toujours un exercice délicat, surtout quand ils appartiennent au genre littérature populaire. Parce qu’on oscille toujours entre une admiration exagérée et un mépris franchement horripilant. Celui-ci nous ramène à 1965. Autrement dit, dès les premières lignes, nous voilà plongé dans un océan de vocabulaire vintage : des phrases et des expressions que nous employions tous jadis, et qui ont depuis disparu du langage. « Est-ce que vous me croyez folle ? », « Quel psychologue vous faites ! », « Je veux t’aimer au grand jour. » Si vous ajoutez le contexte général, les vêtements et les décors, vous situerez le tableau. Pour ma part, et sans qu’il n’y ait rien de péjoratif, j’avais l’impression en lisant de voir un de ces vieux feuilletons de l’O.R.T.F en noir et blanc. Ce livre est de son époque, voilà tout.

Et il est plutôt bon. En fait, il réussit l’essentiel, à savoir être bon au début et à la fin. Le début est une scène formidable chez un psychiatre, qui saisit immédiatement. Le dénouement est un morceau de bravoure qui s’étire sur deux chapitres entiers, et qui donne envie d’applaudir. Malheureusement, entre le début et la fin, il y a le milieu. Ce dernier se perd dans un genre de roman de mœurs, avec le classique triangle amoureux. Bah, nous supposerons, sans prendre trop de risques, qu’il fallait bien se plier aux goûts du public de l’époque. Comme pour le vocabulaire, le château plein de domestiques, et la psychologie parfois fumeuse des personnages. Cela n’empêchait pas Marc Agapit de manifester une imagination abondante et débridée. Elle évite au récit de rester cantonné dans le cliché permanent.

Je le répète : j’ai préféré « Le temps des miracles ». Mais celui-ci, à son propre niveau, permet néanmoins de passer un bon moment de lecture. Pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est la définition de la bonne littérature.

 

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Commentaires
E
bonjour merci pour le com<br /> <br /> il n'a fait sourire lol<br /> <br /> belle journée et bel ecrit<br /> <br /> bises<br /> <br /> Elyci
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  • Manuel Ruiz, écrivain, scénariste, producteur de radio. Manuel Ruiz est membre de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Validation de formation à la SGDL le 08/10/2018.
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