Le shérif hors-la-loi (The Wind River Kid) - Will Cook - Librairie des Champs-Elysées - 1967

Le N°7 de la collection western du Masque, datant de 1967.

THÈME : À Rindo’s Springs, le magnat local Cadmus Rindo a trouvé le truc idéal pour contrôler le pays : il a découvert un ivrogne dormant en cellule et il use de ses relations pour le faire élire shérif. Quand le malheureux ivrogne se réveille, c’est pour apprendre qu’il est devenu le nouvel officier de paix du comté ! Mais en fait, Cadmus Rindo a commis une erreur, ou plutôt une confusion : l’ivrogne anonyme était en réalité le Kid de Wind River, bandit recherché en Arizona et réputé pour son adresse au revolver. Le moment de surprise passé, sa première réaction est évidemment de vouloir repartir. Mais sous l’influence de la jeune journaliste Nan Buckley, il va effectuer une volte-face spectaculaire : puisqu’il est shérif, il va rester et faire réellement régner l’ordre dans la région. Cette décision inattendue sème la crainte et oblige chaque habitant à révéler sa véritable nature, jusqu’à une bataille finale dont les participants ne seront pas ceux qu’on aurait imaginés au départ.

MON AVIS : Ce N°7 de la collection démarre très fort, avec une idée, il faut le dire, géniale : un malheureux ivrogne qui s’endort en cellule et qui découvre, en se réveillant, qu’il est devenu le nouveau shérif du coin ! Bien trouvé, et on a envie de lire la suite. Hélas, la suite n’est pas du tout au même niveau et se révèle même moyenne, voire médiocre et ennuyeuse. Pour ma part, en tout cas, je me suis ennuyé et j’ai eu du mal à lire jusqu’au bout. Peut-être n’étais-je pas en forme au moment de ma lecture, c’est bien possible. Le fait est que ce bouquin ne tient pas la distance. Je ne connais absolument pas ce Will Cook (je doute d’ailleurs que quelqu’un le connaisse en Europe), mais il n’a pas su exploiter la bonne idée du départ, et les aventures du Wind River Kid ont tendance à tourner en rond, malgré quelques rebondissement intéressants, comme le U.S. Marshal qui vient arrêter le Kid sans se douter qu’il s’agit du shérif qui le reçoit poliment. Dommage, mais c’est ainsi.

Maintenant, un vrai bibliophile trouve toujours quelque chose dans un livre, même le plus mauvais. Le grand mérite de Will Cook est d’avoir planté son intrigue en Oregon. De la sorte, il nous sort enfin de l’éternel décor de cactus et du sempiternel affrontement entre les gros ranchers et les petits fermiers. Ici, nous sommes dans un univers de bois et de forêts, et la dispute oppose le propriétaire d’une importante scierie aux exploitants arboricoles du coin, sous une ambiance de pluie incessante. C’est une facette du Far-West que les westerns ont rarement illustré, et qui surprend, avant qu’on se rappelle que l’Ouest était vaste et multiple, et que c’est justement ce qui en a fait une source inépuisable pour le cinéma et la littérature. Et c’est le principal intérêt (le seul ?) de ce bouquin qui n’a décidément pas marqué la collection.