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Le Blogue de Manuel Ruiz
3 avril 2011

Morsaline - Hervé Sard - Krakoën - 2010

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J’avais déjà lu Paul Colize, Max Gillio, Élisa Vix, Valéry Le Bonnec, et quelques autres. Mais je n’avais pas encore lu Hervé Sard. Eh oui, ça surprend. Depuis le temps que je le côtoie sur divers forums… Mais non, je ne l’avais jamais lu. Voilà qui est fait.

 

THÈME : Morsaline, c’est le surnom qu’on donne à une clinique psychiatrique de la Loire Atlantique. C’est là qu’on a découvert deux hommes assassinés. Le commissaire Czerny est envoyé en enquête. En même temps, une autre policière fait des recherches sur le meurtre d’un maître chanteur. Aucun rapport ? C’est ce qu’on pense jusqu’au moment où on découvre que les trois hommes ont été tués par la même arme. L’affaire va s’emballer, surtout avec l’étude d’une clé USB renfermant la liste des victimes du maître chanteur.

 

J’AI BIEN AIMÉ : Après le Sauvage d’Elisa Vix, le Marquet de Max Gillio, le Tahitien de Valéry Le Bonnec, voici le Czerny de Hervé Sard. Un commissaire hypocondriaque qui partage sa vie avec un mainate. Il est flanqué de Colin, un flic bègue, et Mazurelli, rocker attardé. « Morsaline » nous emmène en Loire Atlantique, département qui nous semble bien paisible et qui devient, sous la plume d’Hervé, un territoire angoissant. Tout de suite, je dirai que j’ai aimé le bouquin. Hervé est un très bon écrivain : il a un bon style et il a surtout cette faculté qui se fait rare, celle de trouver le mot juste à chaque phrase. Le lire est un plaisir. Son livre est un polar de facture classique, avec des flics et une enquête. Pour entrer dans le détail, « Morsaline » rejoint le style d’Élisa Vix, c’est-à-dire qu’il nous propose une longue galerie de personnages, amusants, énervants, ou pathétiques. Flics ou malades de la clinique nous montrent leurs tics et leurs manies. Mais l’ambiance est ici franchement dramatique, d’autant qu’on plonge vite dans l’univers des psychotiques et des dépressifs, lesquels nous ressemblent tant qu’on se dit qu’on aurait pu être à leur place. On se sent tentés de reprendre le point de vue de Mazurelli : les malades ou les docteurs, qui sont les plus barges ? Le bouquin fait plus de 300 pages, mais on le lit facilement car il se compose de chapitres courts et rapides. Et le suspense se maintient jusqu’au bout.

 

J’AI MOINS AIMÉ : Le grand reproche, et en fait le seul, qu’on peut adresser à ce livre, c’est qu’il est d’une facture absolument classique : il s’agit d’un polar, avec des policiers qui mènent une enquête sur des meurtres, qui suivent des pistes plus ou moins fausses, qui interrogent des témoins, etc. Malgré ses qualités, on a donc l’impression d’avoir déjà lu ça. D’autre part, on dira que les longues descriptions des personnages peuvent paraître pittoresques, ou barbantes, selon l’humeur du lecteur. J’étais sans doute de bonne humeur : il n’est pas sûr que tous les lecteurs le soient.

 

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  • Manuel Ruiz, écrivain, scénariste, producteur de radio. Manuel Ruiz est membre de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Validation de formation à la SGDL le 08/10/2018.
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