Traboule Blues - Valéry Le Bonnec - Editions Brumerge - 2010
Il ne s'agit pas vraiment d'un roman, mais plutôt d'une longue nouvelle de 90 pages. On peut donc le lire d'une traite, ce que j'ai fait. Ce bouquin m'a ramené au bon vieux temps où on mettait le livre dans la poche et on partait avec.
THÈME : Le Traboule Blues est un bar du Vieux Lyon tenu par Ed, un ancien boxeur. Parmi ses clients, il y a Marco, un garçon qui semble sans histoire. Mais un soir, en sortant, il est agressé et tabassé par trois hommes. Alors, le passé refait surface. Dix ans plus tôt, un accident de voiture, avec la belle Charlene et une valise de billets. Il en a réchappé. Mais Duffy, le chef de la pègre lyonnaise, est de retour. Marco va devoir replonger dans son passé, tout en essayant de survivre. Y parviendra-t-il ? Pour cela, il devra échapper aux tueurs de Duffy et seul Ed acceptera de l'aider.
DANS LES TRABOULES : J'ai découvert Valéry le Bonnec avec "La larme du poison" (Editions Pietra Liuzzo). J'ai voulu découvrir cette nouvelle création. Et j'ai été étonné, c'est le moins que je puisse dire.
D'abord, et ainsi que mentionné plus haut, il s'agit d'un roman court, sans fioritures, et dépouillé jusqu'à ne garder que le minimum. Ensuite, le protagoniste du récit, c'est Lyon. Le bouquin est une déclaration d'amour à la capitale des Gaules, ses traboules, ses portes cochères, ses escaliers, le Rhône et la Saône. Lyon est connue dans le monde entier pour sa gastronomie, mais Le Bonnec nous décrit les recoins plus discrets et ignorés des visiteurs. De ce point de vue, c'est une réussite.
Maintenant, ce qui m'a vraiment étonné, c'est l'ambiance. J'en étais resté à "La larme du poison", et "Traboule Blues" marque une évolution, et peut-être une rupture. Ici, on est franchement dans le noir et le glauque. Tout le livre est noir, noir. Pas un mot d'espoir, même à la fin. On est surpris. Le sympathique Valéry commencerait-il à montrer son côté obscur ? Après tout, on en a tous un.
La suite nous dira s'il s'agit d'une évolution définitive dans son travail. En attendant, ce bouquin mérite le détour. Même si, personnellement, je pense qu'il vaut mieux découvrir Le Bonnec avec "La larme du poison", avant de passer à celui-ci.