À chacun ses dieux - Clifford D. Simak - Présence du Futur - 1973

Un copain me l'a refilé. J'ai décidé de le lire tout de suite, à cause de l'auteur, Clifford D. Simak, le créateur de "Demain, les chiens".

Dans un futur lointain, l'humanité a quitté la terre, pour des raisons inconnues. Il ne reste que quelques humains, Blancs et Indiens, et un monastère occupé par des moines qui sont en fait des robots. Et un jour, consternation : les Autres vont revenir. Les Autres, c'est-à-dire les humains qui sont partis. Pourquoi veulent-ils revenir ?

Comme dit plus haut, c'est l'identité de l'auteur qui m'a attiré. Malheureusement, je dois avouer que je n'ai pas vraiment accroché, sans que le livre soit mauvais en quoi que ce soit. J'ai été dérouté par la narration qui alterne la première et la troisième personne : je n'y suis guère habitué. Et puis, soyons franc, cette longue réflexion spirituelle finit par devenir barbante. Les Blancs cherchent un dieu, les Indiens cherchent un dieu, les moines-robots cherchent un dieu, les extra-terrestres cherchent un dieu. J'ai eu l'impression de tourner en rond. Disons que cette forme de science-fiction n'est pas la mienne. Avec des éléments assez proches, K. Dick a écrit deux ou trois nouvelles très supérieures.

Pourtant, le bouquin n'est pas inintéressant, au contraire, car il contient des idées qui frappent. Il y a ces humains expatriés qui reviennent sur la terre, non par nostalgie, mais par intérêt. Il y a cette idée que ce sont les robots qui perpétuent la religion à la place des hommes. Il y a Dieu qui devient un Principe et un Projet (créé par des robots) qui devient un Prophète. Rien que pour ces considérations, le livre mérite un coup d'oeil. En admettant que Simak a fait mieux.

Au passage, j'ai noté cette phrase : "Il adorait Dieu : c'était peut-être le plus grand blasphème." Pas mal trouvé.